Le terrarium

Aahh le petit monde fabuleux des boîtes pleines de bêtes !!!

I Le terrarium :

J'ai pris le parti de tenter la méthode "écosystème".
La plupart des ouvrages, des professionnels et des amateurs expérimentés la rejettent fortement. La méthode la plus simple et la plus sûre, la plus "efficace", donc, est la méthode "sopalain" : un terrarium, du sopalain, un décor artficiel et la nourriture. Je vous la conseille fortement.

Mais mes terrariums sont dans le salon, et cette méthode n'est pas très décorative, à moins de faire de gros efforts d'aménagement...

                                      1.1. Le terrarium :

Le terrarium est fonction de l'insecte envisagé : pour des phasmes, la hauteur doit être au moins 2,5 à 3 fois supérieure la longueur de l'insecte adulte, à cause des mues, où l'insecte encore mou se suspend à son exuvie. Pour des iules, 20 cm suffisent (dont 15cm de terreau).

Il existe 3 types de terrariums, avec leurs avantages et inconvénients :

Une fois que l'on parvient à obtenir le climat et la taille désirés, peu importe le contenant. On peut même remplacer le terrarium par un filet ou une cage (mantes, papillons, certains caméléons)

                                      1.2. Le substrat :

En général, j'utilise de la tourbe désinfectée à la vapeur, sauf lorsque je veux y installer une colonie de cétoines. Le substrat doit retenir l'humidité, permettre d'enterrer les oeufs, éventuellement abriter les insectes eux-mêmes.
L'avantage de la tourbe est, en dehors de son très fort pouvoir d'absorption, que son acidité limite le développement des acariens parasites.

Parmi les substrats "inertes", il y a le copeau de hêtre, le copeau de chanvre, le sable, le gravier, etc. Chacun a ses avantages et inconvénients. L'inconvénient principal est que les proies s'y enterrent et qu'il faut le changer régulièrement.

                                      1.3. Le décor :

Pour votre plaisir personnel, vous pouvez installer divers objets décoratifs, du nain de jardin au crâne en résine, mais franchement, les insectes y sont peu sensibles.

Par contre, les branches sont fondamentales, car elles servent de support pour la promenade (cétoines et chenilles), pour la mue (phasmes), ou pour la chasse (mantes).
Le morceau d'écorce ou l'ardoise serviront d'abri, pendant la journée pour certains phasmes (Heteropterigynae), pendant la nuit pour les cétoines.

                                      1.4. Les accessoires :

II Les facteurs de l'environnement :

L'environnement comprend 2 groupes de facteurs : les facteurs abiotiques ("sans vie"), et les facteurs biotiques ("vivants"). Le premier groupe correspond aux conditions de vie, et le second à l'écosystème.

                                      2.1. Le climat :

Dans la mesure du possible, l'objectif est de recréer les conditions naturelles dans un environnement artificiel. Evidemment, ces conditions dépendent du milieu d'origine de l'espèce considérée. Globalement, le climat constitué par la température, la pluviométrie, l'humidité relative de l'air, l'aération, la lumière. Chacun d'eux peut varier en fonction des saisons, et surtout entre la nuit et le jour.

                                      2.2. Les espèces :

Le choix des espèces dépend de leurs exigences, mais aussi de vos choix. Il faut d'abord savoir qu'il est préférable de conserver une seule espèce par terrarium.

Dans certains cas, les espèces ont des exigences trop particulières pour être mélangées. C'est le cas des Oreophoetes. Il peut aussi y avoir des risques d'hybridation (stériles), notamment entre les Haaniella. Enfin, certaines cohabitations sont dangereuses. Par exemple, les iules risquent de grignoter les oeufs des phasmes ou des mantes, voire même de les attaquer, surtout s'ils sont faibles ou handicapés. Les grillons n'hésiteront pas à attaquer et tuer phasmes et mantes (la nuit), ainsi que les oeufs..
La présence de cétoines très actives constitue un stress pour les mantes, même si ce n'est pas un problème majeur.

Certaines autres espèces sont très utiles, comme les collemboles, les lombrics et les cloportes, car ils décomposent les déjections des autres espèces. Enfin, certaines cohabitations sont très temporaires. Par esemple, les grillons adultes avec les jeunes mantes : elles vont consommer les jeunes grillons au fur et à mesure des naissances.

Quelques exemples de cohabitations résussies (les nombres concernent les adultes) :

                                      2.3. Les plantes :

Les plantes ajoutent un intérêt esthétique certain au terrarium.

Cependant, les espèces végétariennes n'en feront qu'une bouchée, surtout les grillons et les iules.
Elles sont surtout intéressantes dans le cas des mantes. Pour les mantes vertes, elles apportent un camouflage. Des plantes colorées semblent induire une coloration chez certaines, comme les mantes-orchidées Hymenopus coronatus. Enfin, des plantes sêches sont du plus bel effet avec les mantes-feuilles Phyllocrania, Deroplatys, Blepharopsis. Dans ce cas, il faut prévoir une litière de feuilles sèches au sol.

III Différents types de terrariums :

                                      3.1. Schéma "standard":
1: Perchoir, pour la mue, la chasse, et le décor
2: Décor, plante réelle ou artificielle. Sert de cachette, ou même de nourriture. Les plantes naturelles augmentent l'humidité du terrarium, car elles transpirent.
3: Abreuvoir ou gamelle, pour les espèces qui s'en servent...
4: Aérations. toujours une en bas et une en haut, pour que l'air circule
5: Substrat

A partir de ce modèle, on peut effectuer toutes les variations que l'on souhaite :

                                      3.2. Quelques exemples :
Un terraium tropical. Après avoir servi pendant longtemps à l'élevage des Heteropteryx et Haaniella, il est maintenant réservé aux Anolis.
Caractéristiques :
- éclairage par néon UV + lampe chauffante
- ventilation assez importante
- 22°C (nuit) , 27°C (jour), 32°C (point chaud)
- Humidité 75-90%, garantie par la couche de tourbe.
Le bocal à cornichons : la version la plus basique du terrarium à mantes.
Ce type de bocal (20cm de haut) convient parfaitement à l'élevage de petites mantes comme les Creobroter ou les "Boxer", mais aussi aux jeunes chenilles L1-L2.
Le substrat qui est au fond est assez accessoire. D'un coté, il maintient le perchoir en place et l'humidité reste constante, mais de l'autre les proies vont s'enterrer (sauf les mouches, bien sûr).
Le tissu peut être remplacé par du tulle, mais dans ce cas les grillons passeront au travers

Voici un échantillonage à peu près complet des bocaux et bacs que j'utilise pour les mantes.
Les petits flacons (premier plan) sont réservés aux jeunes mantes que je souhaite conserver séparément.

Ce type de terrarium est utilisé pour l'élevage des jeunes mantes en groupe, pour l'élevage des cétoines adultes, des jeunes lézards, etc.
L'avantage principal est qu'il peut être chauffé (lampe à incandescence), et l'espace est suffisant pour un dizaine de mantes (30 x 30 x 45).

Par exemple, il est possible de suspendre une oothèque de mante dans ce terrarium. On met en place une culture de drosophiles (banane écrasée), et lorsque les petits naissent ils ont immédiatement de quoi s'alimenter. Il suffit ensuite de trier au fur et à mesure de la croissance.

Les bacs en plastique habituellement consacrés aux combattants sont extrèmement utiles pour l'élevage des mantes adultes de plus grande taille. L'accouplement peut avoir lieu dans ce type de terrarium, et il sera relativement facile de décrocher les oothèques ensuite. Ce type de terrarium est aussi un très bon incubateur pour les oeufs de phasmes ou de lézards. Enfin, ils peuvent être utilisés pour l'élevage des grandes cétoines, cannibales.
Cependant, pour ces cétoines, l'idéal reste le bricolage maison, à partir de pots ou de bouteilles. Ici, les boîtes d'élevage de Megasoma actaeon.
Il faut simplement pouvoir leur proposer 1 à 2 L de substrat.
Comme les bocaux, ces boîtes sont très mal aérées, ce qui est fatal aux coléoptères. Avec des boîtes en plastique, on peut donc forer une douzaine de trous de 1mm de diamètre dans le quart inférieur du bocal.

 

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